À l'époque d'Edo, les enfants fréquentaient les écoles des temples bouddhistes et apprenaient la lecture, l'écriture et les mathématiques grâce au boulier! Le taux d'alphabétisation au Japon était estimé à 80 % lors de la chute du shogunat Tokugawa en 1868. Il était supérieur à celui de nombreux pays occidentaux.
Basée sur les concepts confucéens, l'éducation mettait également l'accent sur la formation morale.
Vous découvrirez comment ces enseignements ont ensuite été transmis au grand public grâce à des estampes populaires et pourtant artistiques.
Le gouvernement du jeune empereur Meiji entreprit immédiatement de moderniser davantage et d'unifier l'éducation japonaise, en s'inspirant des systèmes scolaires européens. En l'absence de manuels modernes, les estampes illustrées et colorées, constituaient un moyen économique et attrayant d'améliorer l'éducation des familles.
Plus d'une centaine d'estampes furent produites dans les années 1870 par le célèbre Utagawa Kuniteru II et son école dans le cadre d'un programme gouvernemental, le Monbushō hakkō kyōiku nishiki-e 文部省発行教育錦絵, traduit par «Estampes pédagogiques sur brocart publiées par le ministère de l'Éducation ».
Des exemples pour chaque thème sont présentés et commentés ci-dessous.
On rappelle aux adultes les principes scientifiques et les applications de la physique et de la mécanique :
étude des lois naturelles

14 grands inventeurs ou découvreurs de l'Occident sont présentés aux adultes:
ici, James Watt, Bernard Palissy, Jean-Jacques Audubon et Benjamin Franklin

















Ces nombreuses estampes multicolores, financées par le gouvernement, conservent un certain intérêt, tant pour des raisons sociologiques qu'historiques. Elles éclairent la société japonaise et son entrée dans la modernité, tout en conservant la composition classique de l’estampe Ukiyo-e et la finesse avec laquelle elle transmet les messages moraux et éducatifs, grâce à Kuniteru II et à son école.
Bientôt, les manuels scolaires nationaux remplaceront l'Ukiyo-e…
Cette production d'estampes, datant d'il y a 150 ans, pourrait laisser penser que, dans une certaine mesure, les difficultés actuelles de certaines personnes en matière d'éducation et de morale sont inhérentes à la condition humaine. Qu'en pensez-vous ?
Dans leurs scènes humoristiques de la société japonaise, alors que les grands artistes satiriques japonais de la fin du XIXe siècle, prétendaient critiquer l'approche gouvernementale en matière d'amélioration de la morale et de l’éducation, ils ne faisaient que souligner la gravité du problème.
Remerciements à :
Imre Nagy pour ses multiples traductions
Francine Minvielle pour les crédits photographiques et ses relectures
Collection Lavenberg
Wikimedia Commons
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